Journal bi-mensuel édité par le PCF 82

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vendredi 22 avril 2011

POULT : regards tournés vers la Pologne ?

Nouvelles 82 n°374 du 20 avril 2011

Cela fait un moment que des salariés font le constat d’un ralentissement de l’activité de leur usine. Certaines semaines des lignes de production ne fonctionnent que durant trois jours. Deux autres signes ne trompent pas : Les intérimaires, dont certains sont appelés régulièrement en renfort dans l’entreprise depuis 5 ou 10 ans n’ont effectué la moindre mission, la moindre journée de travail depuis le 1er janvier de cette année. Enfin on a poussé l’ensemble du personnel à poser des jours de congé ou de récupération, pour palier le manque de travail. Autant de faits qui ont de quoi inquiéter, malgré le discours officiel qui annonce une reprise pour les semaines à venir.
Dans a tête de nombreux salariés, reste le fait marquant de la fin de l’année 2010, qui a vu le groupe POULT acquérir 3 usines en Pologne (1000 salariés). Du coup, l’effectif de POULT est passé de 1000 à 2000 salariés, dont 450 sur Montauban
POULT est le premier fabricant français de biscuits sucrés sous marques de distributeurs. Cela veut dire que POULT fabrique des biscuits pour Auchan, Carrefour…..et bien entendu vend aussi des biscuits sous sa propre enseigne, essentiellement pour l’exportation.
Au moment du rachat des 3 usines Polonaises, Poult n’a pas caché son ambition de devenir le premier fabricant européen de biscuits sous marque de distributeurs. Pour cela, d’autres acquisitions sont envisagées dans un proche avenir.
Pour en savoir un peu plus, nous nous sommes tournés vers nos camarades des Landes. En effet POULT possède une unité de production à Aire sur l’Adour qui compte moins de 60 salariés. La situation semble en tous points identiques. A Aire, les salariés n’écartent pas le risque pour leur petite unité de production d’être sacrifiée, car depuis deux ans les effectifs partant ne sont pas remplacés et les cadences ont été augmentées. Aucun investissement n’a été fait pour moderniser cette entreprise.
Tous ces éléments montalbanais et landais nous interrogent et les salariés aimeraient bien que leur Direction réponde à une simple question : Poult n’est-il pas tenté de faire produire davantage en Pologne, la ou les salariés ont des salaires bien plus faibles ? En d’autres termes, l‘achat des usines en Pologne, n’est elle pas tout simplement l’occasion de délocaliser la production la ou « les couts de production » sont moindres et permettent ainsi des somptueux bénéfices pour les actionnaires ?
Question qui s’adresse également à la mairie de Montauban qui lors des assises de l’économie de janvier dernier a décerné un trophée aux dirigeants de l’usine POULT pour un management soit disant exemplaire.
A un moment ou les dirigeants de l’Europe ont adopté un pacte de compétitivité, les salariés mesurent déjà au quotidien qu’ils sont les premiers sacrifiés d’une politique dans laquelle ils n’ont aucun droit à la parole. Si ce n’est leur lutte solidaire pour tenter, par le rapport de force construit avec leurs syndicats, d’inverser le cours des choses et de jeter ainsi les bases d’une autre politique à la veille des échéances de 2012.


André GREDER

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